Salut @ Belial

Pour être franc avec toi, je ne connais King Crimson qu’à travers leur album ‘In the Court of the Crimson King’ que j’aime beaucoup d’ailleurs. Il me sera donc difficile de te dire comment King Crimson était à ses débuts. En revanche, voilà comment j’explique la réussite (et relativement rapide, enfin, si on veut, car le groupe jouait sérieusement ensemble – différentes formations tout de même - depuis l’automne 63).

En 1, je dirais que le groupe a toujours su prendre des musiciens confirmés et réputés (ce fut le cas pour Bob Klose et Syd Barrett notamment). En 3 années (disons 63, 64 & 65), leur réputation dans les milieux étudiants londoniens est devenue solide (tous ces étudiants furent aussi les spectateurs payants des soirées auxquelles participa le Floyd en 65/66, notamment au Marquee Club, puis à l’UFO Club, 2 hauts lieux de l’Underground londonien de l’époque). Cà aide, non ? D’autant que le peu d’argent gagné servait toujours à acheter du nouveau matériel et de meilleurs instruments (d’autres n’ont peut-être pas été aussi disciplinés).

En 2, beaucoup d’innovations de la part de Pink Floyd (ou de ce qui allait le devenir, quand ils ne s’appelaient pas encore ainsi). Par exemple, en 1963, dès la rentrée universitaire, le groupe se reforme avec Roger, Nick et Rick (on va dire les 3 piliers de base), plus Clive Metcalf à la guitare (à ce propos, Roger aussi est à la guitare à ce moment là, il n’y a pas de basse), Keith Noble au chant, et, occasionnellement, 2 chanteuses : Sheila Noble (la sœur de Keith) et Juliette Gale qui a plus un répertoire jazz & blues et qui deviendra un peu plus tard … Mme Wright (elle a épousé Rick). En parallèle à cette formation (qui s’appelle alors ‘Sigma 6’), Roger et Nick font la connaissance de Mike Leonard, un  prof d’architecture à temps partiel qui a aussi une autre passion : les jeux de lumières et les systèmes d’éclairage. Et il se montre très en avance dans ce domaine (la TV elle-même s’intéresse à lui) et il se trouve que Sigma 6 répète chez lui car Roger & Nick habitent chez Mike qui voulait des locataires pour occuper la grande maison qu’il venait d’acheter : Mike est très indulgent (çà fait quand même du bruit !) et le groupe s’est même rebaptisé pendant un temps ‘Leonard’s Lodgers’ (les « locataires de Leonard »). Roger s’est très vite intéressé au travail de Mike, au point de devenir son assistant (officieux). Et ces jeux de lumière et autres effets en tout genre qui ont (vite) fait la renommée de Pink Floyd, on les retrouve dans leurs premiers concerts (hors Université, en 65 et 66, et avec Syd, entré dans le groupe en 1964 pour remplacer … le chanteur Chris Dennis). Et les progrès techniques les ont fait évoluer constamment.

En conclusion, Pink Floyd s’est peut-être montré le plus en avance de tous les groupes Underground qui jouaient à Londres à ce moment-là, et pas seulement dans leur musique. Tout ce que je viens de raconter se passe avant 1967 et la sortie de leur premier single ‘Arnold Layne’, c’est dire qu’ils avaient déjà une solide réputation sans même avoir fait un disque.

La réputation d< src=om

King Floyd, tu as raison sur les 3 époques du Floyd : laquelle préfères-tu ? Moi, c'est quand même la période Waters, la plus accomplie, je pense, et pas seulement à cause de DSotM. Les textes sont plus riches, même s'ils sont peut-être moins psychédéliques que ceux de Syd. Il est regrettable que son acharnement à faire savoir que Pink Floyd, c'était lui (un avis que je ne partage pas du tout, na !), ait précipité leur séparation en 83/84. Sans le vouloir, 'The Final Cut' portait bien son nom. Par contre, à l'inverse de toi, je ne mets pas à égalité les titres des albums studio avec ceux composés pour le cinéma car leur conception est très différente selon le cas. Les albums 'More' et 'Obscured by Clouds' sont des BO de films (tous les 2 de Barbet Schroeder dailleurs - 'ObC' pour le film 'La Vallée') et le thème y était en quelque sorte "imposé" au groupe. Entre ces 2 là, Pink Floyd à aussi écrit des morceaux pour 'Zabriskie Point' en 70. Je pense à çà car son réalisateur, Antonioni, vient de mourir (le 30 juillet dernier). On peut pas dire que son entente avec Pink Floyd fut cordiale : le groupe n'apprécia pas tellement que tous les morceaux écrits ne soient pas retenus (d'autres artistes ont travaillé à la BO) et, disons-le, n'aimait pas Antonioni non plus ! Pour 'La Vallée', les morceaux ont été composés à la seconde près pour coller aux instants du film qu'ls devaient accompagner, c'est vous dire le peu de liberté qui fut laissé au Floyd, mais travailler avec Schroeder leur plaisait : 'More' en 69 s'était très bien passé entre eux. Pour terminer avec ma petite rubrique cinéma : Roger Waters (avec Ron Geesin, que le Floyd connaissait car il leur a prêté du matos - magnéto et autres - au tout début de leur carrière) a écrit la BO d'un film-documentaire 'The Body' en 70. Pour ceux que çà intéresse, dans les bootlegs des années 70-71, on trouve souvent un morceau intitulé 'The Embryo' : il vient de la BO de ce film (enfin, presque, car c'est la compo de Geesin qui y fut retenue, alors que celle-là est de Waters). Côté TV, le 21 Juillet 1969, Neil Armstrong fait ses premiers pas sur ... la face visible de la Lune. La BBC retransmet l'évènement (elle est pas la seule !). Il lui faut une musique pour accompagner les images, devinez où elle l'a prise ? Eh oui, dans le répertoire de Pink Floyd (sa musique planante collait parfaitement, non ?) Le morceau est resté inédit pendant longtemps, puis la BBC ou EMI ou le Floyd (qui sait ?) a fini par le lâcher : on le connait aujourd'hui sous 2 titres : 'Moonhead' qui est souvent sous-titré 'NASA Apollo XI Moonwalking' (ou quelque chose qui y ressemble), et 'A Trip on Mars'.

Au fait vous écoutez du Floyd quand vous venez ici ? Moi, en ce moment, j'écoute David Gilmour (son concert à l'Olympia le 16 mars 2006).

 

@ Sandman, ne fais pas de complexes, surtout pas sur ce forum : chacun parle de Pink Floyd à sa façon, c'est tout !